
Citizen Jobs, mise en scène de Jean-François Peyret, 2015. D.R.
Dans le cadre du projet de recherche européen STAGE (From Stage to Data, the Digital Turn of Contemporary Performing Arts Historiography) dirigé par Clarisse Bardiot, ce séminaire de recherche propose une introduction approfondie aux enjeux, concepts, méthodes et outils pour l’étude numérique des textes, images et données culturelles.
Il vise à aborder les défis et les opportunités liés à l’utilisation des données numériques pour les études en art, notamment dans les domaines en pleine expansion de la digital art history et des culture analytics, et à montrer comment les humanités numériques ouvrent de nouvelles perspectives de recherche en sciences humaines et sociales.
Intervenants : Jean-François Peyret et Maëlla Mickaëlle
Résumé
Depuis ma rencontre, presque fortuite, avec Alan Turing, je ne cesse de savoir ce que les techniques d’aujourd’hui font au théâtre. Je reviendrai sur mon expérience théâtrale du dialogue homme/machine pour en arriver à la question des données et présenter l’expérience que je mène actuellement avec Thierry Coduys. Dialogue avec soi-même ? Dans la mesure où Thierry me confronte à ce que la machine, bien promptée, propose. Nous avons ainsi rentré pas mal de données du « Théâtre et son trouble », à charge pour la machine de terminer le livre…
Biographie
Jean-François Peyret est metteur en scène et auteur. Fondateur de la compagnie tf2, il propose depuis les années 1990 des spectacles où se rencontrent imaginaire scientifique et imaginaire du théâtre. Il a notamment réalisé des spectacles à partir des oeuvres de Montaigne, Lucrèce, Shakespeare, Heiner Müller ou de grandes figures scientifiques telles que Galilée, Darwin, Alan Turing et Sophie Kovalevski. Ses projets récents incluent La Fabrique des monstres après Mary Shelley (Théâtre de Vidy-Lausanne, 2018 et tournée), Playcasts (création en ligne binaurale et visuelle en collaboration avec l’Ircam, www.tf2.re/playcasts), ainsi que Petit bréviaire tragique à l’usage des animaux humains du XXIᵉ siècle (Grenoble-EST, Studio-Théâtre de Vitry, 2020-2021). En 2023, il réalise le film Jean-Luc Godard, “encore et après”. Dans Théâtre/Public, ses deux derniers articles publiés sont “L'impromptu du Chien qui fume*"*, n°252, 2024 et “La nuit est une éponge pleine de cris”, n° 256, 2025. **La Revue d'histoire du théâtre lui a consacré un numéro spécial, Jean-François. Penser au théâtre, n°290, 2021. Site web : http://tf2.re/
Artiste pluridisciplinaire, Maëlla Mickaëlle a été formée avant tout en réalisation. Face au jury présidé par Régis Wargnier pour le concours du programme au sein de la Femis, porté par la Fondation Culture et Diversité, Maëlla Mickaëlle rejoint la promotion 2012-2013. Foulant les bancs de cette école, elle est guidée par les réalisateurs Karim Dridi, Emmanuel Finkiel, aurent Chevalier et réalise ses premières courtes formes filmiques à leurs côtés. Pendant ces années de formation, elle rencontre le metteur en scène Jean-François Peyret et commence à réaliser à ses côtés, différentes formes filmiques et vidéo pour la scène et autour de ses spectacles. Elle développe alors une approche live de la vidéo en scène et la cultive auprès de différents metteurs en scène et chorégraphes. Elle intervient et donne des master classes en réalisation pour la scène au sein de différentes écoles supérieures. En 2015, son court-métrage Et si le monde est programmé au Centre Pompidou puis en galeries à Paris. Le suivant, Triple boucle (2020) est sélectionné dans différents festivals, programmé également à la Villa Medicis, puis acheté par le ministère des sports. En 2018, Maëlla Mickaëlle obtient la bourse de création du CNAM et part en Côte d’Ivoire réaliser une courte forme autour de la chorégraphe Marie-Rose Guiraud. Ce projet la ramène au format documentaire qu’elle avait déjà pu appréhender auparavant pour l’alliance française de Brno en République Tchèque, la cité de l’architecture et du patrimoine en Tunisie, différents laboratoires scientifiques français, l’hôpital d’Oslo, etc. En 2023, elle fait partie des sept artistes lauréats sélectionnés pour la résidence découverte de la Villa Médicis. Son dernier court-métrage Imago, autour de la nageuse professionnelle Mélanie Henique, est encore inédit. Lors du Frames Festival au printemps 2024 à Avignon, Maëlla Mickaëlle obtient le prix du Marathon d’écriture. Depuis 2023, elle réalise le podcast « Les inspirantes », multiples portraits de femmes, et se penche aujourd’hui sur l’histoire théâtrale de Jean-François Peyret pour réaliser une série de podcasts destinés à son oeuvre.